Historiettes 1–12

San Cassimally
13 min readJun 1, 2023

--

Micro-fiction

Tant de livres, si peu de temps! (Unsplash Susan K. Ying)

Ces temps derniers j’ai écrit des douzaines d’historiettes. Bilingue, j’écris dans mes deux langues maternelles, français et anglais, mais comme Medium est américain et anglophone à plus de 98%, j’ai eu tendance à publier mes entrées dans la langue de Shakespeare, avec souvent des traductions dans la langue de Molière. Par exemple j’ai souvent présenté ici mes traductions de la poésie française en anglais, et mes propres petites fables dans les deux langues. Maintenant je compte publier ici ces historiettes, dont la version anglaise existe deja sur Medium. Il y en a une centaine. Pour commencer j’offre aux lecteurs les 15 premières. Lecteur et lectrice intéressé(e) trouvera facilement la version anglaise en cherchant selon le titre anglais que j’attache à chaque conte.

Lately I have written dozens of flash-fiction stories. As I am bilingual, I write in my two mother tongues, French and English, but since Medium is American and largely anglophone, I tended to publish my pieces in the language of Shakespeare, often with translations in the language of Molière. For instance, I have often put here English translations of French poetry, or my own fables in both languages. I am now putting on Medium, those short pieces in French, which have already appeared here in English. There are about a hundred of them. To begin with, the first twelve. The interested reader will easily find the English version of each using the English title I append at the end.

Une Blockbuster en 100 Mots — 1*

Jean et Bill étaient potes depuis la maternelle. Comme Jane et Blanche.

Après leurs mariages, Jean et Jane devinrent les meilleurs amis de Bill et Blanche. Ils prirent leurs vacances, allaient au theatre ou faisaient des barbecues ensemble. Très progressivement Jean et Blanche tombèrent amoureux, tandis que de leur côté Bill et Jane commençaient à se languir l’un pour l’autre.

Mais il se trouvait qu’ils avaient tous quatre un sentiment de loyauté très fort, et personne ne passa aux aveux…

Ils vécurent malheureux le restant de leurs vies.

  • A 100-word Blockbuster ( 31. May. 23)

MI5–2*

J’aspire à travailler pour MI5 un jour, tout comme Maman. Elle a des horaires irréguliers, rentrant souvent du boulot après minuit, ou au petit matin. Elle peut aussi rester à la maison des jours entiers, en robe de chambre. Elle doit gagner gros, car elle m’achète tout ce dont peut rêver un ado. Elle est séparée de Papa, mais ils sont restés amis.

Ça m’a choqué un jour, quand Papa qui avait bu un verre de trop, m’a sorti, ‘Tu sais que ta mère gagne sa vie en faisant la pute?’ Mais voyant combien ça m’a choqué, il s’est résaisi, et admis que c’était une blague de mauvais goût.

J’étais tourmenté et remplis d’idées noires. Pouvait-elle vraiment être une poule de luxe? Jamais de la vie. Elle a trop de classe, elle est toujours plongée dans une lecture, elle ne dit jamais des mots grossiers. Elle donne de l’argent à Oxfam. Mais je n’arrivais pas à chasser cette idée.

Je décidai alors de monter ma petite enquête. Je l’ai prise en filature un beau matin quand elle partait au travail, avec toutes les précautions. Imaginez ma stupéfaction quand je la vis tourner dans une ruelle et se diriger vers le salon de massage au coin. Papa avait donc dit vrai! Mais que fait ce gentilhomme au parapluie, en chapeau melon et attaché-case? Il la suit dans le bordel.

L’illumination était immédiate. Quelle astuce de rencontrer son contrôleur dans un bordel!

*MI5 (4. March. 23)

Ours Blancs- 3*

Kisangani était une ville d’artistes. Ils sculptaient de petits chef-d’oeuvres avec un couteau de poche ou un tournevis, ils peignaient leurs oeuvres sur des sacs de farine, morceaux de contre-plaqué, ou n’importe quoi qui leur tombait sous la main. Ils avaient une clientèle acquise parmi le personnel de la fac. A mon avis Kalumé était le plus talentueux parmi eux. J’avais acheté plusieurs de ses peintures, scènes du marché, des pirogues sur le fleuve Congo, mais j’aurais aussi voulu avoir des bêtes.

‘Des bêtes?’ il ricane. ‘Vous parlez de chiens? de bourriques? de lézards?’ Mais non, je lui dis, je parle de bêtes sauvages, lions, éléphants, gorilles …

Mais monsieur, dit-il, ici c’est la grande ville. Je n’a jamais vu un lion, ne sais pas comment c’est un éléphant, mais c’est vrai que j’ai vu un babouin quand j’avais quatre ans…

Comme j’avais un exemplaire d’un ouvrage, Animals of the World, sur mes rayons, je le lui montre, et il demande à l’emprunter.

Une semaine plus tard Kalumé apparait, avec son dernier chef-d’oeuvre emballé dans du papier journal.

Vous allez voir ce que vous allez voir, dit-il, en ouvrant le colis, pour révéler un magnifique panorama, d’un pilon à fufu, et un tom-tom, tambour à message devant la véranda ouverte d’une paillote africaine, éclairée d’une pleine lune, bordée de chaque côté d’un palmier et d’un ours blanc.

*Short Tales from Africa (6. Apr. 23)

Si On Ne Posait Pas De Questions … — 4*

Il était aux anges quand papa a proposé de l’emmener voir les plus beaux sites de Londres. A Trafalgar Square il lui demanda, C’est quoi ça Papa? mais celui-ci était resté perplexe.

Mon cheri, je l’ai deja vu bien sûr, mais son nom m’échappe.

Arrivé sur un pont traversant la Tamise, Papa s’est émerveillé. ‘Quelle magnifique fleuve, eh!’ Il s’appelle comment? demande le garçon. De nouveau Papa est pris au dépourvu. Non, je ne me souviens plus.

Piccadilly Circus, Buckingham Palace, l’Abbaye de Westminster subissent le même sort.

Dans le car au retour, le jeune garçon s’excuse d’avoir harcelé son père avec toutes ses questions, et ce dernier le regarda avec tendresse et lui dit, Comment tu comptes apprendre des choses si tu ne poses pas de questions hein?

De retour au logis, Maman lui demande s’il avait appris plein de nouveaux trucs, et il lui répondit, Bien sûr, M’man, j’ai appris que si l’on ne posait pas de questions, on finit par ne rien apprendre.

*If You Don’t Ask (9. Mai. 23)

La Cloture — 5*

Au royaume de Jahilie**, ils font les choses différemment. Mieux ou pire? Soyez-en le juge.

Dans un village, deux voisins vivaient chacun dans sa maison, séparée par une cloture. Ils ne s’aimaient pas beaucoup, mais se traitaient mutuellement avec discrétion et une froide courtoisie .

Suite à un ouragan, la barrière les séparant s’était effondrée, et les voisins durent se rencontrer pour régler le problème, mais n’arrivaient pas à une entente mutuelle. Ils décidaient donc de demander au Satrap de trancher la question. Celui-ci ayant consulté les gros textes légaux, au bout de quelques heures d’étude, il leur dit avoir trouvé la solution de leur problème.

Article 233 Section 18, paragraphe 13c s’applique tout à fait à votre litige. Vous allez construire chacun, votre propre cloture, cote à cote.

  • More Tales from Jahilia (29. Avril.2023)

** Jahil: Mot ourdou pour Idiot.

Abattre l’Avion — 6*

Toujours en Jahilie, des terroristes avaient pris en otage des enfants, et le roi avait donné l’ordre de sceller les lieux où ils étaient incarcérés. Ensuite il donna l’ordre d’y faire éclater des bombes à gaz toxiques, tuant terroristes ainsi que les cent huit enfants. Ce qui était contre les statuts du royaume, mais comme le monarque se vantait de toujoures respecter la loi, dès le lendemain il fit changer les textes, et dorénavant le code se lisait ainsi: Dans la lutte contre les terroristes, un nombre de victimes ne dépassant pas cent huit peut être légalement tués sans risque d’entrave légale.

Quelque temps après, un ennemi de l’état qui attendait sa décapitation s’évada de prison, et finit par se trouver dans un vol pour Stockholm. Quand le roi apprit cette nouvelle, il donna l’ordre d’abattre l’avion. Mais il y y plus de cent huit passagers à bord, lui fit remarquer un ministre. Nous modifierons les statuts demain, fit-il.

*More Tales from Jahilia (29. Avril.2023)

Un Coup de Fil de Vladimir Poutine- 7*

Pavel Pavlovich Bovrodin avoue volontiers qu’il devait ses milliards à Poutine. Simple agent du FSB, mais qui, comme James Bond avait non seulement un Permis de Tuer, mais le devoir d’éliminer les ennemis de Vladimir Vladimirovic. Sa loyauté lui valut l’octroi d’une franchise minière de Sayonogorsk. L’aluminium le transforma du jour au lendemain en oligarque.

La première étincelle de discorde entre les deux hommes s’était produite quand Vladimir Vladimirovic lui donna l’ordre de transférer 30% de ses avoirs au profit de Leonid Kachanov, le soi-disant frère de Valentina à qui il avait fait son dernier né. Bovrogodin comprit que le débandade était proche, et que d’autres demandes étaient inévitables, Il a commencé dès ce jour-là à organiser sa fuite vers l’Ouest.

Il fit l’achat d’une propriété à Ashridge Forest, et la transforma en forteresse impénétrable, sécurisée par des systèmes électroniques les plus modernes. Poutine jura qu’il ne dormira tranquille qu’après avoir régler “le problème Pavel Pavlovich”. Plus précisément l’envoyer finir ses jours dans les moins 50 de Sibirsk.

Après un petit plongeon dans sa piscine bien chauffée, il entendit sonner le téléphone. Quel timing, se dit-il. Mais ce n’était pas pur hasard. Son interlocuteur avait suivi chacun de ses mouvements assis devant un écran dans son bureau au Kremlin.

‘Je voulais que tu profites une dernière fois de cette belle piscine, Pavel Pavlovich.’ Il reconnut la doucereuse voix du correspondant.

‘Ah, Vladimir Vladimorich, comme tu vois, je nage dans le luxe, à l’abri de tes tueurs.’

‘Je dis bien, dernière fois. Je compte transformer ta Cériserai en un gulag arctique. Ta descente en enfer,’ il ricana, ‘en ce moment même, ton chauffage est foutu. Dans la merde. Donc adieu tièdes plongeons.’

. ‘Vladimir Vladimirivich, tu te prends pour Dieu?’

‘Pavel Pavlovich, mes experts m’assurent que Sandworm est au dela de la compréhension du créateur. En ce moment même, ton fidèle Giuseppe reçoit un message de toi d’attraper le vol 552 pour Moscou, où il disparaîtra dans le brouillard muscovite.’

‘Mais Vlad_’

‘Pire encore, ta commande auprès de tes restaurateurs a été annulé. Il me semble que tu as des réserves pour un maximum de trois semaines. Ton système téléphonique, ton chauffage, tout est kaput, infectés par Sandworm. Tes Glocks, tes Kalashnikovs, tes Colts ne serviront à rien. Tout contact avec le monde extérieur coupé. Evidemment tu peux passer des heures à admirer tes Piccassos, tes Matisses. Les portes de la Cériserai ne s’ouvrent pas à la main, tes mûrs sont inaccessibles. Tu es cerné dans ton propre gulag. Tes quinze milliards ne valent plus rien. Tu les échangerais pour une place dans le Sibirsk. Tu vas mourrir de froid, tu creveras de faim. Seul au monde. Dans ta prochaine vie, souviens-toi que ton vieil ami Vlad tient toutes les ficelles…’

  • A Phone-Call from Putin (4.Avril.2023)

Oxbridge- 8*

Nanti de mon diplôme de Owens’, je partis à Cambridge pour une post-graduation de pédagogie, dit PGCE. Mon ami Hansraj en dernière année de fac était resté à Manchester, et on échangeait des lettres chaque 2 ou 3 semaines. Le téléphone coutait cher, et le e-mail n’existait pas encore.

Il me prévient un jour qu’il allait descendre à Cambridge le vendredi suivant. J’en étais ravi.

Hansraj allai devenir prof d’histoire à la faculté un jour, mais il était deja très distrait. Je tiens à le recevoir en grande pompe, et lui prépare un carri de poisson fort épicé, et ai acheté un Chablis. Je savais qu’il allai venir en stop, et donc, qu’il pourrait arriver à n’importe quelle heure, entre quatre heures de l’après-midi et très tard en pleine nuit. Mais minuit sonnant il n’était toujours pas là! Un peu après minuit, le cri strident du téléphone communal dans le passage se fit entendre. C’était Hansraj.

‘Tu m’as bien dit que tu habites à Bateman Street?’ me demanda-t-il sur un ton vexé, ‘même la police ne connait pas cette adresse. Tu s sur que c’est pas Bateson Street?’.

‘Hansraj,’ lui répondis-je, ‘je t’ai écrit des dizaines de fois, 11, rue Bateman, Camb_’ Il m’interrompit.

‘Cambridge?’

Il avait atterri à Oxford.

*Oxbridge (1. Avril. 23)

Générosité Spontanée- 9*

J’avais loué un petit meublé, chambre de bonne dans l’ouest de Londres, et étais ravi quand A accepta de venir vivre avec moi. Il y avait peu d’espace pour deux. Un petit réchaud à gaz dans un coin, un lit, une table et une chaise. On n’avait aucune babiole, sauf une banale gravure de Montmartre, qui pendait au mur sur un clou. Mais nous étions jeunes, et avions beaucoup d’eau fraiche. Les samedis après-midi nous les passions au lit, à lire ou à écouter de la musique , tout en se faisant des mamours. Un de ces après-midis on frappe à la porte, et A bondit du lit, échappant à mon effort pour la retenir, répondant à ma muette demande de jouer le mort par ‘ça peut être urgent,’ et elle ouvre la porte.

‘Désolé de te déranger A,’ j’entends, ‘mais as-tu par hasard un clou?’ En vérité nous n’avons ni marteau ni tournevis. A ma grande surprise, j’entends A répondre, ‘c’est possible, attends un moment.’ Et elle se précipite sur notre unique gravure, la déloge, et de ses doigts extirpe le clou, et

l’ offre à ce voisin inopportun.

*Kindness 1 (25. Mar. 23)

Générosité et Elégance- 10*

Nos voisins étaient réputés être parmi les plus riches, les plus gros importateurs et détaillants de textiles de l’île, avec des succursales dans toutes les villes. J’étais fier que le benjamin de leur fils me considérait comme son meilleur ami, malgré que je marchais pieds nus et portais des vêtements raccommodés. Ma mère regardait d’un mauvais oeil cette amitié disparate, mais ne l’interdit pas. La “tante” était fort accueillante, et avait toujours des mots gentils à mon égard. Mais la personne que j’aimais le plus était la soeur de mon ami, B, qui avait 5 ou 6 ans de plus que nous. Les jeunes filles musulmanes, même les riches, terminaient leur écolage après le primaire, et ne sortaient qu’en famille, en attendant d’être mariées. A ma connaissance, si B avait des amies, elles ne pouvaient pas non plus leur rendre visite. Donc elle aimait bien mes visites . On discutait ce que j’avais appris (ou non) à l’école, les films indiens que j’avais vus, elle me posa des questions à propos de mes soeurs, qu’elle connaissait, mais avec qui elle n’avait pas de rapport. Un jour elle me donna deux sous. Un trésor. On pouvait acheter huit pastilles ou dix cacahuètes. Je ne recevais pas d’argent de poche.

Lorsqu’elle m’entendit me vanter allègrement de cette aubaine, maman m’accusa de mendier, et menaça de m’interdire ces visites, mais heureusement elle n’en fit rien. Je finis par raconter à B mon malheur, et elle proposa un petit jeu. On choisit ensemble une couleur, et la prochaine fois que l’on se rencontre, on réclame la présentation d’un objet de cette couleur. Au cours de deux ou trois ans qu’on se voyait, avant son mariage, je prenais grand soin de ne jamais arriver chez elle sans cette couleur, et je l’ai toujours attrapée. Je pris grand soin de ne plus me vanter de mes gains.

* Kindness 2 25 Mar. 23)

Générosité, Elégante et Spontanée-11*

Nous habitions à Port-Louis, mais j’allai au lycée à Curepipe, vingt minutes de marche jusqu’à la gare, et une heure de train. Fois deux pour le retour. J’adorais ces aventures journalières, de sorte que ces voyages gagnaient plus d’importance à mes yeux que ce que j’apprenais au College Royal. J’étais donc toujours dans le petrain. Devoirs faits à la hâte, ou pas du tout. Mon comportement en classe idem. Le châtiment était la colle, une heure après les classes, Ou un “samedi”. C’était démesuré, comme, dans le premier cas, je devais rentrer par un train arrivant à Port-Louis après le coucher du soleil, et pour les “samedis” qui duraient trois heures, un déplacement qui prenait presque une journée entière..

Tout ceci n’entraina aucune amélioration ni dans ma scolarité, ni dans ma conduite. C’était un de ces “samedis” que je devins ami de IA. Comme moi, sa conduite était turbulente, mais lui, était autrement bon élève. Il avait deux ans de plus que moi, et on se connaissait à peine. Mais du moment qu’on s’était trouvés seuls dans le compartiment ce samedi, une étincelle d’amitié s’était précipité entre nous.

Ma mère n’allait pas se plier en quatre pour m’offrir un petit festin, mais dans mon sac j’avais une piètre tartine à la margarine, arrosé de sucre. Aussitôt que le train démarra, nous sortîmes tous deux nos collations, histoire de s’occuper un peu.

Quand IA voit ce que j’allais me mettre sous la dent, il propose un échange. Le sien était un pâté de sardine portugaise à l’huile d’olive, avec petits piments confits et ciboulette. J’en ai jamais rien mangé de si bon.

Ça n’allai pas être le seul “samedi” que nous allions partager, et nous sommes restés amis pendant plusieurs années. Pendant un an nous avions travaillé dans le même lycée, puis on s’est perdu de vue. Je partais au Royaume Uni tandis que lui était resté à Maurice. J’appris un jour qu’il s’était marié avec quelqu’un qui était un homme dans le corps d’une femme, qui était une brute, et qui le tabassait. Il est mort jeune, d’un suicide, m’a-t-on dit.

*Kindness 3 (25. Mar.23)

Une Méchanceté de Corbeaux-12*

Une méchanceté de corbeaux! A mon avis, un terme inapproprié. Quand je vivais au Nigéria, les corbeaux atterissaient souvent dans ma grande cour, faisant une cacophonie incessante et désagráble. Je les pris en grippe.

Un jour que je me préparai un repas, j’entendis frapper à la porte de ma cuisine, et à ma grande surprise c’était un petit groupe de corvinés qui sautillaient et croassaient agressivement. J’essayai de les chasser, mais ils revenaient à l’assaut la minute suivante, redoublant d’agressivité. C’était comme dans le film de Hitchcock. Jai fini par comprendre qu’ils voulait me montrer quelque chose, et je décidai d’obtempérer. Ils ont sautillé, en se dirigeant vers un buisson, où un de leurs gisait au sol sans doute avec une aile brisée.

J’avais fais un bac à sable sous ma véranda pour mes deux jeunes garçons, et j’ai cueilli le blessé soigneusement, et le déposai dans ce bac, la méchanceté examinant chacun de mes gestes. Ils semblaient avoir compris que ne voulais aucun mal à leur compatriote, et finirent par s’envoler. Ils revinrent très vite, avec chacun un petit ver au bec, qu’ils déposèrent auprès de leur malade. Pour mon compte je mis une boite de conserve d’eau à sa disposition.

Sa convalescence dura trois jours, et le quatrième matin, il était parti. Le lendemain je vois une petit volée de corbeaux atterrir auprès de ma veranda, chacun avec une morceau de papier ou de plastique en couleurs, qu’ils déposèrent dans mon bac.

*An Unkindness of Crows (25. Mar,23)

--

--

San Cassimally
San Cassimally

Written by San Cassimally

Prizewinning playwright. Mathematician. Teacher. Professional Siesta addict.

No responses yet