Historiettes- 13–25
Le Vaccin — 13*
Mon collègue Roger est un matheux remarquable. Chaque année ses étudiants sont reçus avec des A* en Maths Sup. Il aime parler proba.
On aurait cru que comm tel, il eût été un fervent partisan de la campagne pour la vaccination. Mais il la boude. Il refuse de se faire vacciner. Son efficacité est loin d’être vérifiée, il affirme. Il ne porte de masque que lorsqu’il est contraint de le faire. Je lui ai dit qu’on ne boira pas un coup ensemble qu’après le confinement. Ça l’a choqué. Tu t’es laissé leurré par la propagande Orwellienne, il ricana, pas toi pardi.
Chaque fin de semaine il m’appelle pour pour me dire qu’il n’a toujours pas attrapé la Covid. Et toi? demande-t-il à chaque fois.
En attendant, nonobstant mes quatre vaccins plus le booster, une douzaine de masques (que je continuais à porter longtemps après la levée de l’interdiction), je finis par attraper le virus, quoique ce n’était pas une souche virulente. Cependant de son côté Roger se portait comme un charme.
Je suis mal à l’aise lorsqu’on se croise_ au lycée c’est inévitable_ et l’autre jour, en me voyant il esclaffa.
‘Tu dois avouer maintenant, que tes Pfizer, tes Modenas ne valent rien. Ou pire! Les faits de cette affaire milord: Homme A reçoit quatre piqûres et un booster, et il attrape le virus, tandis que Homme B garde ses distances de ces charlatanismes et … rien du tout. Je conclus mon plaidoyer, votre honneur.
‘Et la probabilité? Tu en fais quoi?’ lui dis-je sans conviction.
* How to write Flash Fiction. Feb. 3. 2023
Vive la Démocratie- 14*
Le père de la nation tient à propager à la communauté internationale l’idée de son attachement absolu pour la démocratie. Il convoque ses conseillers. Après ses campagne de presse, à la télévision, et l’affichage excessif de ses portraits ses statues et ses slogans dans villes et hameaux, ceux-ci l’informent que selon le dernier sondage, son taux de popularité s’élevait à 96%. Dans ce cas, nous pouvons aller aux urnes, dit-il, mais je ne veux pas être candidat unique. Je serais la risée de la presse étrangère. Ses conseillers hésitent. Timonier, ils lui disent, il n’y a personne qui osera. Et ce fauteur de troubles, ce soi-disant poète? il est en taule, excellence. Qu’est-ce que vous attendez? Relâchez le immédiatement.
Le lendemain, on lui apprend que le poète refuse. Impossible, cria le chef, faites le nécessaire pour qu’il obtempère. Ses malabars ne se laissent pas prier deux fois, et lorsqu’ils ont fini avec le pauvre récalcitrant, il finit pas dire oui. Le sondage donne maintenant 97% au président sortant. Il fait une moue des désapprobation.
Timonier, lui assurent ses hommes, ce n’est pas la mer à boire de produire un scrutin de 100%. Ceci lui fait perdre la boule. Vous êtes des imbéciles! Est-ce que vous m’écouter quand je parle? Il faut que mon triomphe paraisse plausible. Les conseillers comprennent finalement.
Monsieur le président, lui dirent-ils, on peut arranger ça. Est-ce qu’un départage 70–30 vous parait souhaitable?
* Democracy at Work. April 23, 2018
Paroles de Sagesse Sur des Oreilles Sourdes-15*
L’oncle Do était un vieux et sage dodo. Le plus ancien de son genre, il n’avait plus la forme. Ses os cliquaient et craquaient quand il se déplaçait, ses mâchoires lui faisaient mal quand il mâchait, mais il était le seul de son équipe qui pouvait encore voler. Ce qui faisait rires ses jeunes compagnons. Oncle Do, nous ne voulons pas te faire de la peine, nous n’essayons pas d’être mal polis, mais pourquoi ne prends-tu pas les choses à la légère à ton age? Tu te fatigues pour rien, à quoi bon continuer de voler quand tout ce dont nous avons besoin est à dix pas de nous. Il y a plein de bouffe alentour, des graines de tambalacoque abondent, l’eau est partout. Pourquoi ne fais-tu pas comme nous? Saisis ta chance et amuses-toi, profites-toi de ce soleil resplendissant, et remercies le bon dieu qu’il n’y a pas de prédateurs ici dont nous devons nous échapper à la hâte.
Do fit non de sa tête. Ecoutez-moi, mes jeunes amis, c’est vrai qu’il y a de quoi manger en abondance, et nous avons de la chance que nous n’avons pas d’ennemis cherchant à nous nuire. Mais je vous pose une seule question: Pouvez-vous garantir que cet état de choses durera pour toujours. Il ne leur donna pas la chance de répondre, et ajouta, moi je crains que ça ne pas pas durer toujours. Je vous prie donc de ne pas négliger un don que vous êtes nés avec de disparaitre. Qui peut dire que le moment ne viendra jamais, que dans un proche avenir, des chats sauvages, des chiens marrons qui ne seront pas des plus tendres, fassent leur apparition parmi nous? Vous avez de la chance de n’avoir jamais rencontrer la gente humains, mais moi je les ai vus quand j’étais un oisillon. Ils n’avaient pas l’air commode. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’un jour l’homme réapparaîtra. Que fera-t-on dans ce cas? Comment ferons-nous pour nous sauver la vie?
Les jeunes ripostèrent: Oncle Do, tu es un pessimiste. Nous n’avons jamais ni homme, ni bête sauvage. Nous pensons qu’ils n’existent que dans ta tête. Tu divagues, tu es un alarmiste. A quoi bon gaspiller son énergie à pratiquer le vol? Donc personne n’écouta ses conseils. A la mort de Do, il n’y avait pas un seul jeune dodo qui pouvait rester dans les air plus de trois secondes.
Au fil des années, leurs ailes qui étaient deja devenues petites et menues disparaîtraient entièrement, faute d’usage. Et un beau jour ils épièrent un navire hollandais mettant cap sur Mahébourg…
*A Word of Warning from the Wise. Feb 1. 2023
Pourquoi Pensez-vous Que Dieu N’a pas Son Prix?-16*
A la mort d’Escobar, Gustavo Gomez, plus connu sous le nom de Matador hérita sa couronne. Comme son prédécesseur, il était un impitoyable sanguinaire mais avait un sens aigu du monde du business. En six ans il avait accumulé 28 milliards de dollars. Et ce, après avoir donné plus de la moitié de ses avoirs à diverses charités, dont des grosses pensions aux veuves de ses lieutenants. Il n’avait jamais oublié qu’il avait été enfant de choeur, et était resté très croyant, avec sa chapelle personnelle dans son hacienda-forteresse. Il comptait l’archevêque Santa Maria parmi ses proches, et c’était ce dernier qui avait officié au baptême de son fils et héritier présomptif Juan Martin. Le président, tout comme le premier ministre, après avoir promis à l’électorat qu’ils feraient tout ce qui était possible pour gagner la guerre contre la drogue, avaient assisté à son cinquantième anniversaire.
El Matador recevait l’archevêque dans le jardin immaculé d’El Paraïso, autour d’une bouteille de Krug Magnum et un plat de caviare, et il lui tint à peu près ce language:
Votre sainteté, soucieux du salut de mon âme vous m’avez souvent parlé de rétribution divine, mais rassurez-vous, Monseigneur, je n’ai pas peur d’affronter le Créateur le jour du jugement dernier.
L’alcool dissolvant quelque peu sa crainte de l’homme réputé d’avoir abattu de ses propres mains plus de deux cents malheureux qui l’avaient contredit, répondit.
El Matador, je ne pense pas que le seigneur tout puissant pourra passer l’éponge sur les deux ou trois mauvaises choses que vous avez faites, il_
Son hôte lui coupa la parole avec un éclatement de rire qui fit trembler ses orchidées.
Ouais, fit le roi de la drogue, je n’en disconviens pas que j’ai fauté. Des pêchés mortels peut-être, mais ouvrez-bien vos oreilles, Monseigneur, d’autre part j’ai aussi fait de bonnes actions par milliers. Et ne dit-on pas que pour chaque peso donné, Dieu vous en donnera cent? Est-ce les prêtres de mon enfance mentaient quand ils disaient ça?
Non, c’est tout à fait vrai.
Donc, Monseigneur, disons que j’ai donné 10 milliards d’aumône. Le bon Dieu me doit donc mille milliards de dollars. Ici bas, avec un million je peux réveiller le président à deux heures du matin et réclamer qu’il me danse une rumba avec son seul chapeau sur la tête. Pour cent mille dollars, je ferai le chef de police jurer qu’il buvait un café avec moi au moment d’un meurtre que j’aurai commis devant lui. Pourquoi croyez-vous que Dieu n’a pas son prix?
* Flash Fiction (The One With God) Jan. 28. 2023
Le Laitier Kobylass- 16*
Enfant, je m’émerveillai qu’un homme si frêle puisse tenir sur sa tête un bidon de vingt litres, bras ballants et parcourant des kilomètres à pieds dans les rues de Port-Louis, à vendre son lait. Le bidon était fait du ferblanc venant de conteneurs dans lesquels le pétrole était importé. Il était muni d’un robinet.
Il habitait à la Vallée des Prêtres, à deux kilomètres de chez nous, et j’imaginai qu’il possédait deux ou trois vaches. Chaque matin on l’entendait crier dans les rues, ‘Di lait! Di Lait!’ d’une voix sèche, et ma grande soeur lui ouvrait la porte. Avec une rare dextérité, il arrivait, d’une main, à faire fonctionner son robinet, à remplir son gobelet à mesurer, et à en transvaser le contenu dans la casserole de notre ainée, prenant et empochant l’argent, l’autre main tenant le bidon fermement sur sa tête.
Une satisfaction que Kobylass éprouvait sans doute était qu’un client servi, son fardeau diminuait.
Il était un petit homme avec une petite moustache grisonnante. Le bidon sur la tête le fit paraître un peu plus grand. Il était courtois, mais ne souriait jamais. Sans doute plié en deux par ses vingt kilos, il était peu enclin à faire travailler ses muscles zygomatiques.
Cet appendage de vingt kilos sur sa tête n’était pas son seul supplice. Il y avait la menace d’un contrôle sanitaire. L’inspecteur avait pour tâche de protéger le peuple contre le lait adultéré, mais il y en avait qui demandaient un pot de vin pour ne pas poursuivre un contrevenant. Il est vrai que la laitier ajoutait parfois de l’eau à son lait. Ce n’était pas toujours par avarice ou mercantilisme. Pour commencer, les vaches ne produisent leur lait sur commande, mais il y avait un autre facteur: si le lait tournait, et avec la chaleur tropicale ça arrivait souvent, c’était la responsabilité du laitier. Donc le lendemain, il ne recevait pas de paiement sur sa vente. On imagine que le marchand soit tenté de récupérer sa perte en ajoutant de l’eau à sa marchandise.
L’ennemi acharné du laitier était ce petit instrument magique qu’est l’hydromètre. En dix secondes, ce tube de ver avec un peu de mercure pour permettre sa flottaison pouvait indiquer la densité du lait. C’était le principe d’Archimedes. Dans du lait pur, le tube flottait d’une manière, mais dilué, il s’enfonce d’un ou deux millimètres de plus.
Sans le savoir, les laitiers étaient capables d’utiliser la troisième loi de Newton, sur l’action et sa réaction: Je mets de l’eau et le machin-truc coule un peu plus, donc j’ajoute du sucre pour contrecarrer son effet. Bravo! Il s’en tire d’affaire. Mais hélas, l’inspecteur, pour sa part, emploi les conséquences du principle de Le Chatelier: Si on tend à modifier les conditions d’un système en équilibre, il réagit de façon à s’opposer partiellement aux changements qu’on lui impose jusqu’à l’établissement d’un nouvel état d’équilibre. Et dorénavant c’est au laboratoire du Reduit que la question est résolu. Au bout du compte le laitier finit toujours par payer le pot cassé.
C’était nous les enfants qui en sortions gagnants dans cette histoire. Selon le proverbe créol, Bonheur chate, malheur li Chien. Nous ne nous faisions aucun soucis pour les pauvres enfants de Kobylass qui allaient au lit sans souper. Nous avions été remboursé, et en ajoutant du sucre et de cardamon au lait tourné, on le mettant sur le feu jusqu’à évaporation, nous finissions avec un délicieux fenous qui était mieux que du chocolat.
Kobylass the Milkman
I used to wonder how such a frail man could carry a 20-litre milk can and traipse the streets of Port-Louis with it on his head. It was fashioned from the sheets of tins petrol came in from overseas. The can is fitted with a tap at the bottom, which the milkman could operate with one hand holding the container on his head whilst opening and closing the tap with the other.
He lived in Vallée des Prêtres, about two kilometres away, where presumably he had two or three cows. He would appear in our street every morning, calling out, “Di lait! Di lait!”, and someone, usually a big sister would open the door with a pan, and he would dextrously open his tap with the measuring quart in the same hand, fill it, close the tap, convey the contents into our pan, take the money and repeat the action one more time. One satisfaction Kobylass must have had was that after every stop his load was continually decreasing, albeit by a small amount.
He was a dark thin man, with the can on his head perhaps giving him the appearance of being tall and thin. He was courteous but unsmiling; no doubt bent double by the massive weight he had little inclination to work his face muscles too.
The twenty kilogram appendage on his head was not Kobylass’ only ordeal. There was the constant threat of a stop by a health inspector. Obviously the latter would be doing his job of protecting the public against what was called adulterated milk, but it was not unknown for some of them to arbitrarily slap a contravention on some poor hawker, and then demanding a bribe to rescind it. But it was true that milkmen did add water to their product, but it was not necessarily out of wanton profiteering. When the milk turned, which was not uncommon owing to the heat of the tropics, it was the custom to get a refund, and one imagines the poor vendor, struggling to make ends meet, adding a few litres of water to make good part of his loss.
The enemy of the milkman was a piece of scientific wizardry which could reveal in a matter of seconds if the milk was diluted. It was the hydrometer, a calibrated glass tube with a blob of mercury to make it float upright in a liquid. In pure water (of density 1), it would reach a certain point, but in pure milk, just slightly denser, it would sink by a couple of millimetres less. That was Archimedes’ Principle, which we had learnt. So the cheating vendor would be identified.
Milkmen must have been cognisant of Newton’s third: To every action there is a reaction, equal and opposite. We add water and your hydrothingy sinks a bit more, they argued, so counter this by adding a little sugar. And they get away with it. But the health inspector know the Le Chatelier Principle: If to a system in equilibrium a constraint is applied to disturb that equilibrium, forces are developed within the system to nullify its effect and restore the aforesaid equilibrium. This leads the health inspector to take a sample and send it to Le Reduit for analysis in the government laboratory. So the poor milkman always ended up by paying for his sins_ le pot cassé.
There was, however, one winner in this epic tussle. Us children. The local proverb, Bonheur chat, malheur li Chien, or the dog’s misfortune is the cat’s good luck, says it clearly. When the milk turned, although we got our money back, oblivious of Kobylass’ children going hungry, sugar and ilaiti (cardamon) were added to it, and boiled dry, you ended up with delicious, mouth-watering fenous.
La Première Horloge-17*
Tout avait commencé par les soucis de Khreea quand ses deux petits Frifri et Grohrro, s’étaient éloignés bien au delà des Trois Rochers. Elle les avait avertis, en leur expliquant les dangers. Les dinosaurs, les rochers tranchants, les tigres à dents de sabre… Expliquer! Ces ancêtres antédiluviens vivaient dans des caves et communiquaient par des grognements gutturaux, avec beaucoup de signes de la main, et des contorsions faciales. Enfin c’était l’enfance de la parole qui commençait à évoluer. Une main tranchant l’air signifiait la limite qu’il ne fallait à aucun prix dépasser. Les expressions sur son visage exprimaient sans ambiguïté le genre de fessée qui les attendaient s’ils faisaient fi à ses ordres. Il y avait le renfrognement, le froncement de sourcils, le sourire, la fermeture des yeux, le doigt indicateur etc. En effet les hominoïdes disposaient de toute une artillerie de moyens de communiquer, de raconter des histoires et même de querréler, sans compter la parole. La télépathie y figurait certainement aussi.
Elle et son mari Phrohorro savaient que les petits devaient être endurcis afin d’apprendre à affronter la réalité et la violence de la vie. Donc ils les encourageaient à s’aventurer alentours, pourvu qu’ils ne s’attardaient pas. Mais le problème était comment leur expliquer la période permise? Le soleil semblait un bon point de départ, vu qu’il se déplace d’une façon prévisible dans le ciel. Mais dire à un enfant, tu dois rentrer avant que le soleil arrive à tel ou tel point dans le ciel, était assez flou. Il y avait un grand palmier, enfin un ancêtre du palmier, en dehors de leur cave. Souvent quand un beau matin mari et femme s’asseyaient dehors à “se parler”, ils avaient remarqué la trajectoire de l’ombre de ce grand arbre. Et ils avaient trouvé le moyen.
Ce matin là, Khrreeea saisit la main d’un petit qui s’apprêtait à sortir pour une petite aventure. Elle le trainait jusqu’au palmier et lui montrait son ombre. Ensuite elle saisit une branche qui était par terre, et traçait une ligne invisible à un certain angle de l’ombre, et lui fit comprendre que s’ils ne rentraient pas avant que la silhouette n’atteigne la ligne tracée, il y aurait des conséquences graves pour eux. La période permise était d’environ quarante de nos minutes modernes.
The First Clock
I all started with Khrrreeea worrying when the two small ones Frifri and Grohrro went out to play. She knew of the possible hazards, dinosaurs or razor-sharp rocks, and would worry herself to death if they lingered. In those days homo sapiens had not yet mastered the spoken word, and communicated by other means. First there was the grunt which came in many forms, from the angry growl to the soft purr. There was the tut-tut, usually accompanied by the shaking of the head. Gestures were central to the transmission of ideas. There was the scowl, smiling, frowning, raised eyebrows, the pinching of the nose and the opening and closing of the eyes. Pointing with a finger or the head was very useful. From the very beginning, hominids had the means to communicate, tell stories, quarrel, and even quarrel.
Khreea “told” the kids not to go beyond The Three Rocks in this manner: She led them outside the cave and pointed to the Three Rocks. A hand chopping the air was unmistakably an order not to go beyond that limit. She used facial contorsions to express the potential dangers for them. She could control the muscles of her face like nobody else could.
Husband and wife knew that children had to be inured against violence, and trained them to fend for themselves, so they were willing to expose them to some minor hazards, otherwise they would never learn. She and husband Phrohorro agreed that the kids had to be back after a period of time, but that was a well-nigh impossible task. The sun in the sky could come in handy for long periods of time, say half a day, or a quarter, when you traced an invisible outline in the sky with your finger, stopping it and pointing at a position, but for shorter periods that was inadequate.
There was a tall palm tree outside, it was the ancestor of the date palm.The couple often sat at the front of their cave together of a morning, “talking” as a loving married couple does, and they had not failed to notice that the long shadow of the trunk of the tall tree moved with the sun. In the afternoon, they noticed that the shadow was in a different place. It went round in the same manner everyday. More or less.
When they had tried in vain to put a time limit to the children’s playtime, they knew that they were not making any sense to them. Suddenly Phrohorro grabbed the children by the arms and led them towards the palm. He pointed to the shadow and shaking his fingers a few times over it, and then tapped his forehead with his index finger a few times, to mean look at this shadow and remember where it is. With a stick, he drew an invisible line on the ground in a position where the shadow would be at a reasonable period of time later, perhaps what we would now define as forty minutes. Then by a similar strategy, ordered the kids to be back before the shadow reached the position he had shown. Now Khrreeea who was much more of a disciplinarian placed her stick at the place her man had shown and with a frown and a scowl, twisted his thumb and index finger together, which the kids read perfectly to mean, ‘and you come back just a second later, and I will pinch your bottom till it bleeds’.
Et l’Oeuf Dur Fut Inventé-18*
Nos ancêtres préhistoriques venaient de découvrir la cuisson, s’étant nourris uniquement, pendant des millénaires, de chaire crue, de racines et de fruits. Maintenant iI y a peu de choses qu’ils aiment autant que l’oeuf à la coque, coulant, facile à gober et à digérer, et ne causant aucune détérioration ou usure aux dents.
A cette époque-là, on savait à peine parler, mais la parole commençait à remplacer les grognements, et ils arrivaient à communiquer plus facilement, les gestes, et le langage corporel aidant. Mais les syllables qu’ils arrivaient à prononcer étaient durs et gutturaux. Kraa était la fille du chef Korck et de sa femme Freeckh.
Ils avaient découvert que le meilleur moyen de préparer l’oeuf à la coque, était de le placer dans l’eau commençant à bouillir (dans une palourde géante), et crachant sur le sol en même temps. On le laissait alors cuire jusqu’au moment où le crachat avait séché. L’oeuf à la coque était alors parfait.
Pour la première fois un matin, Kraa avait pour tâche de préparer trois oeufs. Elle savait en faire un à la fois, mais voulant gagner du temps, elle résolut d’en mettre d’un seul trait les trois dans le pot. Elle cracha une fois, et de nouveau lorsque le premier crachat avait séché, et idem la troisième fois.
Quand Korck craqua son oeuf, Kraa vit avec angoisse que l’oeuf avait un air différent, mais père, bon enfant le dévora sans histoires, le prononça différent mais tout aussi bon. Et l’oeuf dur prit sa place dans les annales culinaires.
Mais à Freeck d’ajouter (grognements et signes) ‘Chérie si tu veux cuire trois oeufs à la coque à la fois, craches plutôt trois fois en même temps.’
How the hard-boiled egg was invented.
Our cavemen ancestors had just discovered cooking, and after having had to cope with raw meat and bones, there was nothing they liked more than soft-boiled eggs, runny and easy to ingest, making no demands on one’s teeth.
In those days, language was very rudimentary, it was only beginning to take over from grunts, but with greater muscular control, and a bit of body language, a few facial expressions, some guttural sounds they managed to communicate with each other, but only just. They had just started giving each other names: Khraa was the daughter of a respected elder, Krock and his wife Freeckh. Harsh-sounding names.
They elaborated their best method for boiling their eggs. They obviously knew how to light and control a fire. Khraa would put water to boil ( in a deep shell), and when it began bubbling, the egg was dropped in gently, and she spat on the ground. When the spit had dried, she took it out, and the egg was done to perfection.
One morning, Khraa was given the task of boiling three eggs for the family. She had only boiled one egg at a time before, but she thought that she knew how to cope with three. She got the water boiling in the pan-shell, spat on the ground and gently put in the three eggs. When the spit dried, she spat a second time, and then a third time, and after the third one dried, she carefully removed the eggs from the pan.
When mum and dad sat down to enjoy their breakfast, lo and behold, what they saw when they cracked it open, was not the creamy runny white that they were used to, but a smooth harder white, and when they bit into it, they were shocked. but only initially. But they chose to munch the mouthful, and ended up liking it. The hard-boiled egg was born.
However, they wanted to know the reason. Did you spit three times? they asked. Aye, Khraa replied, that I did. And she elaborated. After the first one had dried, I spat a second time, and then a third time.
No wonder, Freeckh laughed. You should have spat the three spits at the same time!
Le Meurtrier Passe à l’Aveu-19*
J’entend le gars derrière moi dans le bus dire à son voisin, très distinctement, ‘J’te jure que j’ai fait comme je t’avais dit, je l’ai tué, je n’avais pas d’autre chemin. Ma vie était devenue invivable, je n’avais pas de choix, finalement j’ai fait ce que je t’avais dit, je l’ai tué.’ C’était ahurissant, mais pire, la réaction de son voisin m’a réellement abasourdi. Il éclate de rire, et dit, ‘Bien fait pour sa gueule, ça alors, elle l’a payé comptant.’ Ils ont du comprendre que j’étais en train de les écouter en catimini, et ils se sont tus.
La proximité d’un assassin me donne froid aux yeux. Mais je n’arriverai jamais à oublier ce que j’ai entendu. Je dois faire mon devoir. Aurais-je le cran d’effectuer un arrêt de citoyen?. D’ailleurs je ne sais même pas comment m’y prendre. Quelqu’un qui a tué sa femme ne sera pas trop impressionné par un petit gars comme moi. En plus, je ne suis pas des plus courageux.
Je me décide de ne pas descendre à mon arrêt, mais de les suivre. Ils s’ arrêtent vis à vis du château à Princes Street, et j’ai pu les observer. Jeunes types d’environ vingt ans. Costauds, l’un blond avec des yeux bleus tandis que son compagnon idem mais avec des cheveux bruns. Je n’aurai pas de difficulté à les reconnaître dans une parade d’identification. Je fais semblant de regarder les livres dans la vitrine de Waterstone, et lorsqu’ils me dépassent, je les prend en filature. Je les vois entrer chez Curry’s le magasin de produits électroniques. Il vient tout just d’ouvrir ses porte, et je m’attarde un peu dehors. Au bout de dix minutes, j’entre dans le magasin et pretend chercher quelque chose. Je les vois tous deux derrière le comptoir. Ils sont vendeurs. Ce qui rend ma tâche plus facile.
En dix minutes je suis au poste de police, et en moins de deux, ils ont embarqué les deux larrons, et les a menés à Gayford Square. Et je les ai identifiés sans problème.
Vous vous appelez comment? le policier demanda à l’un deux pas trop gentiment.
Félix.
Félix comment?
Je l’ai tuée.
Oui, d’accord, mais votre nom d’abord.
Félix … G-E-L-L-E-T-U-É
A Confession to Murder
I clearly heard the chap behind me say, ‘You better believe me, I did it, I killed her, I said I would; there was no other way; she was making my life hell, she’s gone, I really had no choice.’ I was shocked when his neighbour chuckled, adding, ‘I know, she had it coming.’ They must have become aware that I had moved my head in order to eavesdrop, and they clammed up.
I started trembling at the proximity of a self-confessed murderer; I knew that I couldn’t just forget it, that I had to do my civic duty. I have heard of citizen’s arrest, but had no idea how to proceed. Besides if he had killed his wife, as I supposed, he’d be more than a match for me; I admit to being something of a coward.
I decided not get down and follow them to wherever they were going. They stopped on Princes Street opposite the castle and I had a good look at both of them. Young chaps in their late twenties, I guessed. Both were well-built, one rather lanky, blue eyes, short straw-coloured hair, the other dumpy with mouse-coloured hair. I would have no difficulty picking them from an Identification parade. I pretended to be looking at the books at Waterstone’s and when they overtook me, I tailed them. They did not have far to go, both going into Curry’s the electronics specialists. The place had barely opened and I lingered outside whilst they did their business. After ten minutes there was no sign of them so I went in, pretending that I was looking for something. Suddenly I caught sight of both of them behind the counter; they were shop assistants. That was going to make my mission easier. I could hop over to the cop shop in Gayford Square less than ten minutes away and speak to someone there. They were clearly not going anywhere.
The police were pleased and in no time at all a car was sent to pick the men up and bring them to the station where I duly identified them.
‘What’s your name?’ the duty sergeant barked at the tall lanky one.
‘Felix.’
‘Do you have a second name, Felix?’
‘I killed her.’
‘We’ll come to that in a sec, just tell us your second name.’
‘Told you … Ikilder, I-k-i-l-d-e-r.’
La Voix Dans La Tête De L’Autre-20*
Un psychiatre est assis sur un banc public dans un parc, auprès de quelqu’un qu’il avait tout de suite identifié comme un schizophrène. Il a tout de suite compris que l’homme pouvait être dangereux. Ces gens là ils hallucinent et entendent des voix, qui peuvent les contraindre de commettre des actions terribles, incendier une maison ou même poignarder un passant. Je ferai mieux de le laisser tranquille, se dit-il, mais au moment même ou il s’apprête à se lever, la voix dans la tête du schizophrène commence à lui parler agressivement, et le psychologue, avec son expérience de la maladie mentale pouvait l’entendre très distinctement.
‘Tu vois ce type la bas, il a une bombe dans son sac qu’il compte faire détoner dans l’autobus des écoliers. Tu dois l’arrêter.’
Le psi jete un regard oblique au malade mental, et se rend compte que celui-ci n’a aucune intention de confronter l’autre fou. Ah non, se dit-il, je ne peux pas le laisser faire. Il se précipite vers le terroriste, sort le couteau qu’il garde toujours dans sa poche parce qu’il sait qu’il y a des fous dangereux partout, et sans hésitation, il le plonge dans le coeur de l’homme à la bombe.
The Voice in the Other Man’s Head
A psychiatrist sitting on a park bench next to another man immediately picked on the fact that he was a schizophrenic. He knew that as such, he could be dangerous, that he heard voices which could sometimes urge him to carry out destructive things like setting fire to a house or even stabbing an innocent passer-by. I had better walk away, he told himself, but the moment he was about to get up, the voice in the schizophrenic man’s head began talking to him. It was so loud that the sane psychiatrist could clearly hear every single word.
“See that man with a carrier bag,” the voice said, “he is a danger to the public. In the bag he has a bomb which he plans to detonate when he is within reach of the children playing football. You have to stop him.”
The psychiatrist saw clearly that the schizophrenic man had no intention of doing anything. I can’t let a mad terrorist kill little children, he said to himself, it’s down to me. Decisively he stood up, rushed towards the man with the carrier bag, took out the knife he always carried in his breast pocket because he had learnt that the world was full of mad people, and plunged it into the man’s heart.
L’Invention du Ballet-21*
Les gens ont dansé depuis toujours, mais le ballet ne vit le jour qu’après l’invention de l’en pointe, deux ou trois siècles de cela.
Svetlana, une petite fille svelte et élancée adorait la danse. Elle habitait dans un petit village pas loin de Moscou. Elle avait ouï dire qu’il y avait une maîtresse à danser à Moscou, Madame Arkadina, qui faisait des miracles avec ses jeunes élèves, qui étaient régulièrement invités à danser pour le czar et la czarine. Ces cours n’étaient pas gratuits mais son père était disposé de puiser profondément dans sa poche pour lui payer ces leçons.
Trois fois par semaine il emmena Svetlana à Moscou chez Madame Arkadina dans sa petite calèche, et cette dernière avait accepté d’être payé en pommes de terre. Svetlana était consciencieuse et assidue, et apprit les mouvements élégants. Les pirouettes se faisaient sur les talons, comme personne ne savait qu’on pouvait se tenir sur la pointe de ses pieds.
La maîtresse avait recommandé à ses jeunes d’éviter des sucreries, comme cela leur donnerait de l’embonpoint, chose peu souhaitable si l’on voulait jouer pour la royauté.
Malheureusement, même si c’était son plus grand désir de rester mince et élégante, la jeune fille avait une faiblesse pour les sucreries. Sa mère Larissa avait trouvé le moyen de la décourager, en plaçant sucres et bonbons sur une haute étagère, au delà de sa portée. L’eau lui venait à la bouche quand la jeune gourmande les épiait, mais elle ne pouvait pas les atteindre. Pourtant un beau jour qu’elle était seule à la maison, elle fit un effort surhumain pour mettre la main sur le bol défendu, mais il lui fallait deux petits centimètres. Et si je me mettais sur la pointe des pieds, se dit-elle, joignant l’action à ses pemsées. Hop! et voilà, qu’elle tenait le bol entre ses doigts. Elle en devora le contenu comme une goinfre.
Elle avait hâte de faire une démonstration de ce qu’elle avait réussi à faire à Madame Arkadina et à ses paires, et ceux-ci furent émerveillés. Bientôt tous voulaient se mettre sur la pointe des pieds, et l’en pointe devint la coqueluche du jour. Surtout qu’après que le père d’une des filles, bottier eut produit des chaussures spéciales.
Malheureusement, la carrière de Svetlana fut de courte durée, comme elle prit du poids. Mais tout n’était pas perdu, car avec son instinct pour la danse elle finit par devenir la plus grande chorégraphe de son temps.
The Invention of Ballet
People have always danced, but ballet only came after performers mastered the technique of dancing on the tip of their toes, the so-called en pointe, two or three centuries ago.
Svetlana, a svelt and lean teenager loved dancing, and lived in a little village near Moscow, and she had heard of a Madame Arkadina, a dancing mistress, who was working wonders with her young pupils, who had attracted the attention of the tsarina.
Her lessons did not come cheap, but she agreed to be paid in potatoes which Svetlana’s father grew.
Three times a week he would take his daughter to Moscow in his little horse-drawn carriage, and as she was hard-working and talented he did not mind. She was an avid learner and proved a natural. She excelled at the pirouette, which in those days was done on the heels, as nobody had even dreamt that one could do this on one’s toes.
Madame Arkadina had warned against sweets and bonbons, as they caused gain in weight, which was simply intolerable if one aspired to dance for the tsarina. The young dancer yearned to stay slim and spritely, but she had a weakness for sweets. Her mother Larissa had found the perfect antidote, by placing sweets on a top shelf just beyond her daughter’s reach.
The young dancer’s mouth watered every time she caught sight of those fetching delicacies, but she resisted her temptations.
One day when she was alone at home, she made a superhuman effort to reach out to the forbidden goodies, but was two centimetres short. Perhaps I could stand on the tip of my toes, she mused, and no sooner had she thought this than she found the jar between her fingers. And in no time at all she had emptied it.
Next day she proudly showed Madame Arkadina and her fellow trainees what she was able to do, and they all marvelled at it. The en pointe had seen the light of the day, and in no time became the single most admired feature of ballet, especially after the father of one of the girls who was the tsar’s boot-maker designed and made special ballet shoes.
Unfortunately Svetlana’s career as a prima ballerina was short-lived, as she kept gaining weight. But all was not lost. With her natural propensity for the art, she soon became the greatest choreograph of her age.
Grivoise -22*
J’étais à la maternelle quand j’ai entendu ma première “histoire cochonne”. Je n’en ai compris sa teneur que quelques années plus tard. Vingt ans après, quand j’étais à la fac à Cambridge, je la racontai à mes copains de beuverie un samedi soir, et un jeune Serbe que je connaissais à peine saisit le fil de l’histoire et à ma grande surprise en révéla la suite et la chute. C’est une histoire de mon oncle Monténegrin Mirko, expliqua-t-il.
Un grand benêt s’était marié, mais personne ne lui avait expliqué l’histoire des oiseaux et des abeilles. Pour lui, une épouse était pour jouer au Ludo avec. C’est ce qu’ils firent pendant leur lune de miel. Lorsqu’elle rendit visite à ses parents, elle raconta joyeusement ce qu’ils avaient fait. Elle n’en savait pas plus que lui sur la vie de couple. Sa mère lui fit un dessin.
De retour à la maison conjugale, elle expliqua à son mari ce qu’elle avait appris, mais quand ils se sont déshabillées, et se sont étendus l’une sur l’autre, rien ne se passa. Ils essayèrent plusieurs variations sans plus de succès.
Comme ils tenaient à faire la chose comme il faut, ils allèrent voir un Swami qui promit qu’il résoudrait leur petite difficulté. Il revint le soir avec un sac dans une main, et dans l’autre un fier Chantecler. Dans la chambre il leur fit se deshabiller, et plaça le jeune homme sur son épouse et établit lien entre leurs sexes. Maintenant, dit-il, poussez, remuez-vous, vous allez vous régaler de ce qui vous attend. La réaction du couple ne fut guère encouragent. Mais le Swami avait tout prévu. De son sac il sortit une poignée de maïs et l’éparpilla sur les deux fesses du jeune gars, et installa Chantecler sur son dos. Aussitôt l’oiseau commença à becqueter avec enthousiasme, et à chaque contact entre le bec du coq et de la fesse du garçon, celui-ci fit un mouvement rhythmé, et le résultat en était que les deux jeunes commencèrent à trouver ça à leur goût, mais juste au moment où ils commencèrent à frôler l’ultime extase, le coq avait gobé la dernière graine de maïs, et le jeune homme s’arrêta net.
C’est de ma faute, dit le Swami, mais je reviendrai demain avec un plus gros sac de maïs.
Corn Porn
This is the first “dirty” story I heard when I was still in primary school. I am not sure if I understood it, but it made me laugh, and as I grew up, little by little I gradually got it. Many years later when I was at Cambridge, I started telling it to a group of fellow students at a party, and a Serbian chap I only met that day finished the punchline for me. It’s an old story his Montenegrin uncle had told him many years before, he explained.
There was a very naive boy who was getting married, but no one had ever bothered to tell him about the birds and the bees. He was very glad to have a wife, somebody to play Ludo with, he thought. For a whole week that’s what they did every night. When his bride went to visit her parents, they asked if there was a baby on the way, and explained to their poor daughter about the nuts and bolts of the matter. She had never been told the facts of life either.
When she went back to her husband, she gave him instructions, and that night they tried to put matters right, but it did not work. They took their clothes off and he lay on top of her, but nothing happened.
The young couple seriously wanted to get it right, but neither had any idea. Finally the boy’s father visited a Swami. He followed them into their bedroom, told them to get undressed, positioned the boy on the young woman, placed his cock next to her pussy, and ordered him to thrust.
‘Thrust, panditji? How do you mean?’ He took a deep breath and told him very precisely what thrust meant, but the boy simply did not have the ability to do what he was told.
The Swami did not lose heart, but returned next day, with a bag of corn, and a proud rooster.
He again got the couple to undress, as before and positioned the rooster on he boy’s back, with one corn on each of his buttocks. As the cock pecked on his left buttock, he felt the jab, and made an involuntary automatic movement to neutralise the pain, but almost immediately the rooster pecked his right buttock, and a rapid second thrust happened. I think I know now, thought the boy. The Swami placed a handful of corn on each of the boy’s buttocks, and let the feathered fiend loose on them. He went on a frenzy, gorging himself on corn, each peck causing the appropriate movement leading to rhythmical copulation. The boy finally saw the light and was enjoying the ride, as did his bride. That went on for a good few minutes, and the couple felt they were within touching distance of a good climax, but suddenly the rooster stopped. The two lovers froze, unable to continue, whereupon the Swami shook his head wistfully.
‘I should have brought more corn,’ he said.
La Voix Intérieure-23*
Le matin quand je vais au jogging dans le parc, je vois un clochard sous un chêne dans son sac de couchage. Il me lorgne avec malveillance, en marmonnant. Je sais que les sans-abri souffrent souvent de problèmes mentaux, et mon anxiété m’a fait envisager de changer de parcours, mais je me suis dit qu’il ne faut réagir d’une façon excessive.
J’ai lu les symptômes de la schizophrénie paranoïde dans wikipedia, et ils parlent des voix qu’ils entendent, des ordres pour mettre le feu aux maisons ou de poignarder chevaux, chiens ou humains. Quand je l’approche je deviens si inquiet que j’ai des palpitations. Et je cours plus vite.
C’est pour cela que je me suis préparé à toute éventualité, et me suis muni d’une arme pour me défendre. Un bien vilain couteau dans mon sac à dos, à côté de ma bouteille d’eau.
Ce qui ne m’empêche pas de me réveiller en sursaut en pleine nuit, couvert de sueur, sentant sa froide lame perçant le bas de mon dos.
Ce matin, je n’arrive pas à contrôler mes inquiétudes. Je mets mon attirail sportif, mes palpitations n’ont jamais été si sonores. J’hésite un moment, mais je prends une bonne bouffée d’air et je démarre. Me voilà dans son champ de vision. Ses yeux sont pleins de haine. Je n’ai pas de choix. Je laisse ma piste et fonce droit vers lui. Ces voix non-existantes dans sa tête comportent un réel danger pour l’innocent joggeur. J’ai le couteau en main. Il lève ses mains en signe de paix. C’est trop tard. Je ne peux pas m’arrêter.
The Inner Voice
When I go jogging in the park at dawn every morning, I come across a tramp under a big oak in his sleeping bag. He eyes me suspiciously mumbling to himself. I know that homeless people often have mental problems. In the beginning I am slightly anxious as I draw up to his level, and have considered changing my route. No, must not overreact.
I have checked mental illness on wikipedia and have learnt about schizophrenics carrying out the orders of their voices, to set houses on fire, stab horses, or even to kill complete strangers. Now every morning as I approach his lair I become apprehensive, and instinctively increase my speed.
I have decided that I should be ready for all eventualities, so I begin to carry a small sharp kitchen knife in my rucksack next to my water bottle.
In the middle of the night I often wake up in a sweat, feeling his cold blade pierce my lower back.
This morning I cannot shake off this trepidation as I put on my jogging gear. My heartbeats are quite ridiculous. I set off. He is staring at me, his mad man’s eyes full of hateful intent. I have no choice. I leave the path and make for the oak. His voices are a danger to peace-loving joggers. I have the knife in my hand. He raises his hands in surrender, but I am undeterred. Its self-defence.
La Méthode de Stanislavski — 24*
Quentin Ferguson-Wegg était connu pour être le plus difficile parmi tous les metteurs-en-scène que Juliet ait travaillé avec, mais elle savait que c’était à ses exigences qu’elle devait la réputation qu’elle avait forgé d’être la future Vanessa Redgrave. Elle devait incarner le rôle de Cora Hindle, qui, avec Bradley Ryan avaient kidnappé des petits enfants, les avaient torturés, tués et démembrés, avant de les faire disparaitre dans les terriers de lapins des escarpement des landes rocheuses du Lancashire.
Quentin n’était pas quelqu’un qui prenait des gants quand il disait ses vérités, telles qu’il les entendait, à ses acteurs. Juliet, avait-il dit sans ambages, tu as entre tes mains le moyen d’infliger un cauchemar à un CRS, mais une pauvre souris te rirait au nez avec ton interprétation à la manque. Une Juliet exténuée fondit en larmes, mais il n’avait pas fini. Tu étais sensée avoir brillé au RADA, mais je suis persuadé que tu n’as jamais entendu parler de Stanislavski ou de Strasberg. Je perds mon temps avec toi. Il ne suffit pas de faire semblant de jouer Cora, il faut que tu la deviennes. Es-tu capable de comprendre ça? Tu dois te répéter que tu es Cora, tu es une meurtrière, une psychopathe, folle à lier … autrement tu perds mon temps.
Juliet se jura qu’elle fera tout son possible pour être à la hauteur.
Le matin, en se levant, elle se regarda dans la glace, cherchant des expressions terrifiantes, et elle était assez contente de ce qu’elle arrivait à produire. Oui, elle était véritablement effrayante. Elle se répéta mille fois la minute, Je suis Cora Hindle, je suis une tueuse, je suis folle, je déteste tous les enfants, je suis le diable, j’aime la violence, j’adore le sang. Dans l’autobus le matin, elle fronçait les sourcils et faisait la gueule à tout le monde. Une fois arrivée au theatre, elle n’arrivait même pas à dire bonjour au personnel, à ses collègues acteurs. Quentin semblait avoir compris qu’il ne fallait pas la contrarier aujourd’hui.
C’était la grande première, et le rideau leva. Dès sa première ligne, elle eut la certitude que la partie était gagnée. Et les applaudissements à la tombée des rideaux se faisaient entendre à plus de cent mètres.
Tous les félicitèrent, tous voulaient lui offrir un verre, mais elle s’en excusa et dit qu’elle avait surtout besoin d’une bonne bouffée d’air, et se dirigea vers Hampstead Heath. Le soleil n’était pas tout à fait couché, mais il était nuageux et faisait gris. Mais qu’est-ce elle fout dehors à cette heure là cette petite morveuse? A peine trois ans! Gémissant comme un petit chiot blessé. Maman, maman, fit-elle en apercevant Juliet, et courant vers elle. La sale môme! Je déteste ces chiards.
Juliet ne se souvient de rien de ces cinq dernières minutes. S’était-elle évanouie? Elle ne se souvenait de rien. Soudainement la réalité surgit de nouveau, et elle aperçut la petite fille. Morte, étranglée, gisant sur le sol, à ses pieds, yeux grand ouverts, regardant les nuages.
The Method Actor
Quentin Ferguson-Wegg was the most demanding director she had worked with, but Juliet admitted that he knew how to get the best from the cast. She was playing Cora Hindle who, with Bradley Ryan had lured or kidnapped little children, tortured, killed and dismembered them, getting rid of their body parts in the cracks of the rocky moor.
Quentin did not believe in sparing the feelings of his actors. Your Cora wouldn’t frighten a mouse, he said. I want you to give the audience nightmares! When she cried of anger and shame that Rada had not equipped her properly to play tough parts, Quentin said, ‘Think Lee Strasberg, start the day by telling yourself you are Cora.’
First thing in the morning, she’d look in the mirror, changing the expressions on her face until she scared herself, repeating to herself, like a mantra, I am Cora, I am evil, i hate children. In the bus, she could not smile at the conductor, or the security men at the studio. Nor at her fellow actors. She resented everything Quentin said.
And now it was all over. She refused to go for a celebratory drink, and instead went for a walk on Hampstead Heath. The sun was setting and it was cloudy and sombre. What’s that three-year old doing on her own, whimpering? Filthy brat! Mummy, mummy, the child cried as she mistook Juliet for her mother. She blanked out and five minutes later when she came to, she saw the dead, strangled toddler at her feet, her open eyes staring at the sky.
Les Deux Paysans-25*
Un paysan et sa femme vivaient à l’orée des bois, en dehors de la ville. La vie y était difficile, mais il y avait des racines à manger, des baies et des glands, de petites bêtes, lapins et escargots, et dans les étangs et les mares il y avait des poissons et des crevettes. Mais il y avait aussi des jours quand ils n’avaient rien à se mettre sous la dent.
Un jour ils attrapèrent un pigeon ramier, et en firent un ragout avec des cèpes et des herbes, et se félicitèrent d’avoir de quoi manger pendant quelques temps. Le cinquième jour, leur marmite à moitié entamée, ils virent une vieille dame marchant avec difficulté, s’appuyant contre un baton, et la paysanne dit à son mari, Invites-la donc à manger, et le paysan se précipita vers elle, la prit par les bras et la mena dans son logis, où sa femme avait deja placé trois bols sur la table.
La vieille dame affamée ayant dévoré sa part, remercia ses hôtes avec effusion, et se dirigea vers la porte. Mais comme le couple la regardèrent d’un drôle d’air elle s’arrêta, et demanda s’il y avait autre chose. Le paysan fit signe que oui. Est-ce que ce n’est pas le moment de nous révéler que vous êtes, après tout, une bonne fée, nous offrant trois souhaits pour nous remercier de notre générosité? En entendant ces paroles, la vieille femme éclata de rire, et répondit, Vous croyez aux fées vous?
A Peasant Couple
A peasant couple lived in a forest, just outside the town. Life was difficult but they survived on roots and fungi, berries and acorns, small animals like hares or snail. In ponds and marshes there were fish and shrimps. Still there were some days when they went to bed hungry.
One day they caught a small wood pigeon and cooked it in a big pot with ceps, herbs and roots and they thought, That should see us alright for a week.
As they sat down on the fifth day, they caught sight of an old woman bent double with old age and leaning on a stick, moving with great difficulty. Invite the old dear to join us, the wife said, and her man ran to the old woman, took her by the hand and led her home, where his wife had already set three bowls on the table.
The old woman ate greedily and when she had finished she thanked them profusely. As she was leaving, the couple stared at her and the old woman asked if there was anything wrong. Well yes, said the man, aren’t you going to thank us properly? And his wife said, ‘Isn’t it the point at which you reveal that you’re a Good Fairy actually, and grant us three wishes, or something?’ The old woman looked at them sadly and said, ‘Sorry, I am just a poor, sick miserable half-blind old woman. Don’t tell me you believe in fairies.